[Par Kenson Désir]
Port-au-Prince, le 29 janvier 2022: Le Cavaly de Léogâne va affronter, dans une double confrontation, le New England Revolution en huitièmes de finale de la Ligue des champions de la Concacaf. Les matchs aller et retour se joueront au Gillette Stadium, les 15 et 22 février 2022. Pour le club entraîné par Wilfrid Montilas, ce sera l’occasion d’atteindre le plus haut niveau de la région.
On mesure le niveau d’un club par son palmarès dans le championnat local et ses performances dans les compétitions internationales. En Haïti, si le Violette AC et le Racing CH font partie des plus anciens clubs du pays, ils ont notamment forgé leur réputation par leur succès dans la Ligue des champions de la Concacaf. Le Racing a montré la voie en 1963, tandis que le Violette AC a atteint cette sommité en 1984. Depuis, ce cercle reste fermé. L’AS Cavaly qui a remporté la compétition caribéenne il y a environ un an se présente face à une opportunité unique, celle d’inscrire son nom en lettre d’or dans le livre des champions.
C’est un fait. Le Cheval rouge fait partie des meilleurs clubs haïtiens, par sa régularité, son style de jeu et ses quelques succès dans l’élite ; champion de la série de clôture 2007. Le club fondé en 1975 est maintenant sur le perron et veut croire à ses chances d’arriver à ce point culminant de son existence ; se qualifier pour les quarts de la Ligue des champions.
Pour y arriver, le club se donne les moyens. Raisonnablement ceux disponibles et accessibles pour un club sans grands moyens financiers et sportifs. Le recrutement de plusieurs expérimentés du championnat de première division, principalement, Clifford Thomas, ex capitaine de l’Arcahaie FC, son coéquipier Olnick Alézy ou encore Dumy Fédé, ancien pensionnaire du Tempête FC, sont entre autres, les actions concrètes du club de la cité d’Anacaona.
Toutefois, le manque criant de compétition du seul représentant d’Haïti dans la Ligue des champions est un aspect préoccupant et une embûche sur cette route menant à la gloire. Même s’il y avait un championnat régulier ce ne serait en aucun cas une garantie pour l’AS Cavaly de franchir l’étape des huitièmes de finale avant d’arriver peut-être au titre, ce qui serait la plus grande prouesse de toute l’histoire du sport haïtien.
Pourquoi parle-t-on du titre de la Ligue des champions et même la qualification pour les quarts comme inaccessibles pour l’AS Cavaly, quand le Violette AC et le Racing y sont arrivés ? Ceux qui suivent l’évolution du football de la zone peuvent dire tout simplement que le temps a changé. Le football haïtien n’est plus une référence dans la Concacaf tant au niveau de clubs que sélections. Alors, cette folle motivation de l’AS Cavaly de disputer les huitièmes de finale de la Ligue des champions est peut-être une question d’orgueil et de prestige. Tout simplement, de se faire grand aux yeux des puristes du football.
Kenson Désir